Chaque année, la ville de Mons vibre au rythme de la Ducasse et de son célèbre combat du Lumeçon. Mais derrière ce spectacle impressionnant, il y a une véritable troupe de personnages hauts en couleur, chacun ayant son rôle à jouer dans cette tradition séculaire. Si vous vous demandez qui sont ces héros (et antihéros) du Doudou, voici un guide pour mieux comprendre qui fait quoi dans cette grande mise en scène folklorique.
Saint Georges : le héros en armure
C'est LE personnage principal, le chevalier légendaire qui affronte le dragon. Avec son armure étincelante et son costume jaune et bleu, il incarne la victoire du bien sur le mal. Inspiré de la légende médiévale de Saint Georges terrassant le dragon, ce rôle est interprété chaque année avec bravoure. Monté sur son cheval, il symbolise la protection divine et l’espoir du peuple montois. Mais attention, ce n'est pas un combat gagné d'avance : malgré son courage et sa prestance, Saint Georges doit lutter avec acharnement pour terrasser la bête. Heureusement, il peut compter sur des alliés !
Toi aussi t'es chaud comme Saint-Georges avant le combat ? 🛡
Il utilise trois lances : une rouge et dorée pour la lumière, une rouge sang pour la force brute et une noire et blanche pour l’équilibre. Son combat n’est pas juste une bagarre, c’est un vrai rituel pour purifier le Dragon.
Le Dragon : el biete de Mons 🐉
Majestueux et redouté, le dragon est l’autre vedette du combat du Lumeçon. Il est manipulé par les Hommes Blancs qui le font évoluer dans l’arène. Sa longue queue, composée de crins de cheval, est convoitée par la foule : en arracher un brin est censé porter bonheur pour l’année à venir. Plus qu’un simple adversaire, il représente les forces du mal et l’éternel défi du héros. Son rôle est de semer le désordre et de résister aux assauts de Saint Georges, créant une tension dramatique essentielle au combat.
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Les Chinchins : trublions insaisissables
Les Chinchins, au nombre de douze, sont les alliés naturels de Saint Georges. Habillés d’une veste en tartan rouge, d’une chemise verte et d’un pantalon blanc, ils chevauchent des carcasses d’osier recouvertes de peaux de vache, rappelant l’imagerie du cheval-jupon. Leur nom vient de "chien-chien", leur monture symbolisant un chien stylisé. Leurs colliers de cuir ornés de grelots leur donnent une allure distinctive.
Ils s’attaquent aux Diables en les traînant et en les assaillant avec leurs "gueules". Ils participent aussi à la curée, en mordant le museau du Dragon à chaque capture par le public. Ils contribuent à désarmer les Hommes de Feuilles et à délivrer les dernières vessies des Diables.
Le Chinchin Protecteur, quant à lui, se distingue par un tartan bleu et une carcasse blanche. Il est l’ange gardien de Saint Georges, lui apportant ses lances. Il est renversé seul lors du combat et subit une attaque collective des Diables lorsqu’il apporte la dernière lance.
Les Diables : fauteurs de trouble
Les Diables, au nombre de 11, sont les alliés naturels du Dragon. Vêtus d’une salopette noire ornée de têtes démoniaques inspirées du dieu Pan et de la Collégiale Sainte-Waudru, ils incarnent l’anarchie et le chaos. Ils portent des cornes rouges et agitent des vessies de porc pour perturber le combat, attaquant les Chinchins et harcelant le public. Leur nombre, 11, symbolise la dualité et la division.
Ils sont les premiers à entrer dans l’arène et les derniers à en sortir, renforçant leur lien fusionnel avec la foule. Une fois dépouillés de leurs vessies, ils distribuent du crin du Dragon aux spectateurs.
Les Hommes Blancs : police de la tradition
Ils sont tout de blanc vêtus, avec une ceinture noire qui représente l’équilibre des forces. Invisibles aux yeux du public, ils manipulent le Dragon et lui donnent vie. Leur rôle est essentiel pour assurer la fluidité du combat et orchestrer les mouvements du Dragon, en particulier les phases délicates comme les coups de queue et les pommeaux.
Les Hommes de Feuilles : mystérieux protecteurs
Aussi appelés Hommes Sauvages, ils soutiennent et manipulent la queue du Dragon. Leur tenue verte, recouverte de 1 500 à 2 000 feuilles de lierre cousues à la main, rappelle leur lien avec la nature. Leur cravate jaune et leurs massues vertes piquetées de rouge symbolisent la force primitive. Au fil du combat, les Chinchins leur arrachent leurs massues, signifiant l’affaiblissement progressif de leur puissance.
Cybèle : mère des dieux
Représentant la cité originelle, Cybèle est habillée de jaune et noir, les couleurs du chapitre de Sainte Waudru. Elle ranime les Chinchins renversés et fournit les lances au Chinchin Protecteur. À la fin du combat, elle remet la lance noire et blanche à Saint Georges, symbolisant le retour à l’équilibre et la continuité du cycle vers l’an suivant.
Poliade : représentante de la société moderne
Son nom vient du grec ancien Πολις (Polis), signifiant la ville et la société civilisée. Vêtue de rouge et blanc, elle remet les pistolets à l’officier, qui les confie ensuite à Saint Georges. Elle distribue les canines du Dragon au public et incarne la modernité et la transmission des traditions.
Pourquoi ces personnages sont-ils si importants ?
Sans eux, le combat du Lumeçon ne serait qu’un simple duel entre un chevalier et un dragon. Grâce à cette troupe bien orchestrée, la bataille devient une mise en scène captivante où chaque personnage joue un rôle crucial. Ils incarnent l’histoire, la légende et l’esprit festif du Doudou, faisant de cette tradition un événement unique au monde.
Du coup ?
Que vous soyez du côté de Saint Georges, du dragon ou même des Chinchins, il n’y a qu’une seule chose à retenir : ces acteurs font vivre la Ducasse de Mons avec passion et énergie. Alors, la prochaine fois que vous assistez au combat, regardez bien au-delà de la mêlée… Chaque personnage a son importance et sa place dans ce moment magique !
Photo : Ville de Mons
